Hygiénisme

Article 2
Publié le 13 sept. 2017
Mis à jour le 21 Sep 2018
10 minutes

Ini­tié par Dr. Shle­ton, aux USA, l’hygiénisme se veut de sup­primer la cause des maux de l’homme et non les effets (comme la médecine ou la natur­opathie). Il con­sid­ère que l’organisme est capa­ble d’autorégulation et d’autoguérison si on lui apporte l’aide ali­men­taire néces­saire. De plus, l’un de ces cré­dos est : L’important n’est pas ce que nous absorbons, mais ce que nous pou­vons assim­i­l­er.

L’alimentation naturelle, selon l’hygiénisme, est celle qui se rap­proche le plus de l’alimentation des grands pri­mates — c’est-à-dire le gorille, le chim­panzé, l’orang-outang. Ce qui sig­ni­fie que nous n’y trou­vons pas ou presque pas de pro­duits ani­maux : ni viande, ni pois­son, ni huîtres, ni fruits de mer. Nous n’y trou­vons pas non plus de céréales, parce que l’homme n’est pas un granivore.

Principes

L’hygiénisme enseigne que les carences n’existent pas. Dans l’état de san­té par­fait, le corps syn­thé­tise les molécules dont il a besoin : le corps s’auto-construit à par­tir des élé­ments sim­ples présents dans toute forme de vie : c’est la trans­mu­ta­tion biologique. Dans le cas con­traire et pour raison­ner par l’absurde, nous seri­ons con­traints de manger des molécules humaines pour sub­venir aux besoins de notre organ­isme. Par exem­ple, « la vache pro­duit du lait con­tenant plus de cal­ci­um que n’en con­tient l’herbe qu’elle broute ! » . L’organisme utilise les acides aminés (pas les pro­téines) pour se con­stru­ire, et tous les ali­ments, fruits et légumes, en con­ti­en­nent en quan­tité suffisante.

L’hygiénisme enseigne que les carences sont tou­jours causées par la présence de tox­ines dans le corps qui empêchent son fonc­tion­nement par­fait : les proces­sus d’auto-construction, de répa­ra­tion et d’élimination. L’hygiénisme enseigne qu’un poi­son est tou­jours un poi­son quelle que soit la quan­tité ingérée.

En per­ma­cul­ture, vous sem­ble-t-il judi­cieux de met­tre de l’engrais chim­iques dans votre jardin une année sur deux en vous dis­ant : « ma terre élim­in­era ces pro­duits chim­iques si je n’en mets pas l’année prochaine » ? Vous allez penser que votre terre restera infestée. Pour notre corps, c’est plus ou moins pareil : un seul écart infeste notre corps durablement.

L’hygiénisme enseigne de manger des ali­ments non dénaturés, non trans­for­més, présents sous leur forme de base dans la nature.

Dans la pra­tique de l’hygiénisme (selon Mosséri), la quan­tité est sans impor­tance ou presque. Pour autant que vous mang­iez des ali­ments non dénaturés. Cela né s’appliqué évidem­ment pas aux ali­ments de tran­si­tion : huile, yaourts, légumes cuits, etc.. Que vous buviez un litre d’eau ou trois litres, la san­té n’est pas altérée. Que vous mang­iez une pomme ou cinq pommes, la san­té n’est pas altérée. Les quan­tités se régu­lent automa­tique­ment avec la vraie faim et la satiété que l’on retrou­ve avec les jeûnes. Cha­cun doit manger les quan­tités qui lui con­vi­en­nent en fonc­tion de son sexe, de son âge et de son activ­ité. La faim, la sat­is­fac­tion et le rot sont les meilleurs indi­ca­teurs de quantité.

Ali­ments

Clas­si­fi­ca­tion d’Ostaptchouk

Selon Nico­las Ostaptchouk, les ali­ments peu­vent être classés selon 7 élé­ments :

Glucides

Les glu­cides régu­lent la ther­mo­genèse du corps (notre tem­péra­ture interne). On trou­ve les glu­cides dans les sucres sim­ples : lac­tose, glu­cose, lévu­lose, amidons.

Protides

Dites pro­téines”, c’est l’aliment plas­tique, néces­saire à la crois­sance et à l’entretien du corps humain, régénéra­teur cellulaire.

Lipides

Très énergé­tiques, corps gras assur­ant la pro­tec­tion des cel­lules nerveuses.

Sels minéraux

Néces­saires à l’entretien des organes et notam­ment des os, que l’on trou­ve prin­ci­pale­ment dans les légumes. Effi­caces pour lut­ter con­tre les acides générés par le stress de la vie quotidienne.

Vitamines

Ali­ments pro­tecteurs de l’organisme, qui ren­for­cent la vital­ité, présentes dans tout ce que l’on mange (A — B1 — B2 — B3 — B5 — B6 — B7 — B8 ou H — B9 — B12 — PABA — B com­plexe — C — D — E — F — K — P — U — Choline — Lécithine).

Eau

L’eau : Indis­pens­able et pour­tant mal­heureuse­ment bien pol­luée. Il faut être vig­i­lant con­cer­nant sa con­som­ma­tion. Priv­ilégiez chez vous un

bon sys­tème de fil­tra­tion, ou l’eau en bouteille de verre … car hélas le plas­tique pol­lue l’eau.

Air

Tout comme l’eau, indis­pens­able, mais aus­si bien pollué.

Clas­si­fi­ca­tion de Shelton

Her­bert M. Shel­ton, lui, classe les ali­ments en 7 caté­gories :

Glu­cides ou hydrates de carbone

Ami­dons ou farineux : Arachide (cac­ahuète) – Céréales (toutes) – Châ­taignes – Fève, hari­cot et pois secs (à l’exception du soja) – Pomme de terre – Pot­iron – Top­inam­bour – etc.

Ami­dons légers : Artichaut – Bet­ter­ave – Carotte – Chou-fleur – Navet – Rutaba­ga – sal­si­fis – etc.Sirop et sucres : Sucres blanc – Sucre brun, de canne, d’érable, de lait – Miel – etc.Fruits doux : Banane – Dat­te – Figue – Kaki – Poire séchée au soleil – Pruneau – Raisin – Raisin sec – etc.

Pro­tides ou protéines

Graines et noix (rich­es en huile) : amande, noisette, sésame, pis­tache, etc. – Légu­mineuses – Arachide – Soja – Vian­des – pois­sons – fro­mages – œufs – Céréales – Lait.

Fruits acides

Ananas – Cit­ron – Grenade – Orange – Pam­ple­mousse – Pêche acide – Pomme acide – Prune acide – Raisin acide – Tomate – etc.

Fruits mi-acides

Abri­cot – Bluet – Cerise douce – Figue fraîche – Mangue – Man­gouste – Papaye – Pêche douce – Poire – Pomme douce – Prune douce – etc.

Légumes verts non farineux

Ail – Asperge – Bet­ter­ave (feuilles vertes) – Bro­coli – Car­don – Carotte (feuilles vertes) – Céleri – Ciboulette – Chicorée – Choux : com­mun, de Brux­elles, de Chine, chou-fleur, frisé – Con­com­bre – Courge – Cour­gette – Cres­son – Échalote – Endive – Épinard – Hari­cot vert – Laitue – Maïs vert – Moutarde – Navet (feuilles vertes) – Oignon – Oseille – Per­sil – Pis­senlit – Poireau – Poivron doux – Pousse de bam­bou – Primevère – Rhubarbe – Sca­role – etc.

Mel­ons ou fruits neutres

Mel­ons et pastèques

Les épices

Selon Frédéric Pate­naude, « nous sommes conçus pour manger des ali­ments frais et entiers qui provi­en­nent de la nature comme toutes les autres espèces ani­males qui vivent sur la planète ». Nous aimons ajouter des épices, du sel et des assaison­nements à notre nour­ri­t­ure. Pourquoi ? Sim­ple­ment parce que notre goût est dénaturé et nous nous habituons rapi­de­ment à ces sub­stances que sont les épices. Mais ils sont tox­iques et irri­tent l’organisme : « ce sont des ali­ments que nous né pou­vons pas con­som­mer dans leur état naturel : pour­riez-vous déguster un repas d’ail cru ? […] Tous ceux qui ont essayé une ali­men­ta­tion sans sel et autres assaison­nements pour une péri­ode de temps impor­tante vous diront que le plaisir que pro­curent les ali­ments frais et entiers est sub­lime ! Les odeurs et les goûts des assaison­nements devi­en­nent rapi­de­ment agrés­sants et indésir­ables ». De plus, selon lui, les fruits séchés sont les Big­Mac du crudivor.

Com­bi­naisons alimentaires

Selon Shel­ton, au cours du même repas, il né faut pas com­bin­er :

pas combiner :

  • Fruits acides et glu­cides : agrumes, tomates, etc. –– dattes, pommes de terre, bananes, pain, petits pois, ou
    tout autre glucides
  • Pro­tides et glu­cides : noix, fro­mage, œufs, viande ou tout autre pro­tide con­cen­tré –– fruits doux, pommes de terre, céréales, pain, etc.
  • Deux pro­tides con­cen­trés : noix, viande, œuf, fro­mage, lait, etc.
  • Lipi­des et pro­tides : crème, beurre, huile, etc. –– noix, fro­mage, œufs, viande, lait, etc.
  • Fruits acides et pro­tides : oranges, tomates, cit­rons, pam­ple­mouss­es, etc. –– noix, viande, œuf, fro­mage, lait, etc.
  • Sucres et ami­dons : con­fi­ture, sucre, miel, sirops, douceurs et gelées –– pain, bananes et pommes de terre.
  • Deux farineux : Pain –– Pommes de terre
  • Fruits neu­tres et … : Pastèques et mel­ons –– tout
  • Lait et … : Lait et –– tout. Ou sim­ple­ment l’abandonner

Frédéric Pate­naude recom­mande, lui, de né pas com­bin­er :

  • sucres (fruits et glu­cides) et gras (fruits-noix, les graines, les avo­cats, les huiles ou autres);
  • fruits et amidons,

et de con­som­mer :

  • un seul ali­ment con­cen­tré par repas : pain, viande, patates, noix, graines, avocats;
  • les légumes avec tout;
  • les fruits de toutes sortes ensem­bles, mais non com­binées avec d’autres sortes d’aliments.

Recom­man­da­tions

Selon ce qui a été exposé, et prin­ci­pale­ment selon Mosséri :

Manger de

  • Fruits : Les fruits et les légumes sont les seuls ali­ments qui drainent et qui nour­ris­sent le corps sans l’encrasser. De plus, ce sont les seuls ali­ments dont le bilan final est basique pour l’organisme, con­traire­ment à tous les autres ali­ments qui sont acid­i­fi­ants. Il est très recom­mandé de leur don­ner une place de choix dans notre alimentation.
  • Légumes
  • Cru­dités (avec huile vierge, cit­ron ou yaourt)
  • Bananes cuites
  • Eau (il y en a assez dans les fruits et les légumes)
  • Oléagineux, avo­cats (1 poignée, en petite quantité)

Pas de

  • Pro­duits raf­finés ou transformés
  • Légu­mineuses à l’état naturel et cru
  • Lait, fro­mage et pro­duits laitiers
  • Sucre ni blanc, ni roux, ni rien
  • Viande, char­cu­terie
  • Pois­son (qui est pire que la viande, car il pour­ri plus vite dans les intestins)
  • Pain ni pâtes
  • Banane fraîche
  • Épinards
  • Rhubarbe
  • Oseille
  • Cuis­son au beurre ou à l’huile. Cuire le moins pos­si­ble : la demande d’aliments cuits n’est pas la faim. Les ali­ments cuits for­cent les organes humains à fournir trois ou qua­tre fois plus de travail.
  • Blanc d’œuf
  • Épices, aro­mates, moutarde, poivre, sel, et tabac, alcool et vin.
  • Jus de fruits ou de légumes
  • Soupes

Toléré ou accepté 

  • Riz
  • Miel
  • Oignon, de l’huile, des olives noires
  • Oeuf
  • Lait cail­lé ou yaourt et yaourt au soja
  • Lait mater­nel pour les enfant de moins de 3ans
  • Crème fraîche en petite quantité
  • Champignons

Recom­man­da­tions de base

  • Manger des ali­ments de grandes qual­ités : non trans­for­més, non traités.
  • Manger des fruits et de légumes, crus pour la plu­part et une poignée de noix, par jour, de l’avocat, de la nour­ri­t­ure cuite comme des pommes de terre, c’est tout. [Selon Mosséri]
  • Jeûne heb­do­madaire
  • Jeune occa­sion­nel lorsque l’on a une péri­ode difficile
  • Du som­meil et du repos
  • Atten­dre une faim aiguë pour manger. Si l’on a faim, atten­dre 1h pour voir si l’on a vrai­ment faim. Puis, manger dans les clame et la tran­quil­lité et s’arrêter juste à la satiété : se lever de table léger. Né pas boire durant les repas. 
  • Bien mas­ti­quer et insaliv­er, ter­min­er une bouchée avant de pass­er à la suivante

Quelques con­seils pra­tiques :

  • La réforme ali­men­taire doit com­mencer par la dis­crim­i­na­tion, se pour­suiv­re par le choix, et enfin se ter­min­er par le plaisir
  • La réforme ali­men­taire peut s’opérer sans change­ment du mode de nourriture
  • Il faut user de peu d’oignons, de radis, d’ail, etc
  • Évitez l’huile sur la salade
  • Prenez les graiss­es en très petites quan­tités ou pas du tout
  • Évitez les fruits et les végé­taux nuis­i­bles ou inutiles
  • Le vinai­gre, qui provient de la fer­men­ta­tion du sucre des fruits, con­tient de l’alcool et de l’acide acétique
  • Sup­primez les acides : acides organiques, vinai­gre, médica­ments. Ils sont néfastes au foie
  • Sup­primez le sucre
  • Il existe une foule d’aliments dont la con­som­ma­tion né tue pas sur-le-champ
  • Évitez les restes cuits du repas précédent
  • Les fruits coupés, les mel­ons ouverts et les salades de légumes râpés se décom­posent Rapi­de­ment. Il né faut pas en manger
  • Quand il fait chaud, on a besoin de moins de nourriture
  • Quand on est malade, il faut réduire la ration ou jeûn­er — ce qui est préférable
  • Prenez les salades une seule fois par jour, les cru­dités une seule fois par jour et enfin les fruits une seule fois par jour
  • Les médica­ments sont nuis­i­bles. Seuls les proces­sus naturels sont acceptables
  • Né pas manger pour se ranimer, ni pour stimuler
  • Atten­dez d’avoir une faim aiguë pour manger. 

Mise en garde

Une mise en garde con­cer­nant la détox­i­fi­ca­tion du corps pou­vant sur­venir lors d’un pas­sage d’un mode d’alimentation con­ven­tion­nel” à une ali­men­ta­tion hygiéniste :

« Si vous êtes dans une sit­u­a­tion toxémique, cette manière de se nour­rir agi­ra dans un pre­mier temps de façon thérapeu­tique en créant des symp­tômes d’élimination. Divers trou­bles d’auto-nettoyage peu­vent alors appa­raître : perte de poids, langue chargée, haleine fétide, urine jaune fon­cée, pouls plus rapi­de, vari­a­tions dans la qualité/​quantité/​régularité des sell­es, sen­sa­tion de froid aux extrémités. Ces signes doivent être analysés pos­i­tive­ment. L’organisme prof­ite en fait de ce répit ali­men­taire” pour met­tre en marche la fonc­tion d’élimination tox­inique cel­lu­laire. Quant aux per­son­nes en bonne san­té, bonne vital­ité, faible toxémie, leurs capac­ités de fonc­tion­nement quo­ti­di­en vont s’accroître. Elles dormiront un peu moins et seront en pleine forme pour affron­ter toute l’animation de la vie quo­ti­di­enne, famil­iale, pro­fes­sion­nelle, cul­turelle. » — Extrait de .

Bibliographie choisie

Page web très bien documentée consacrée à l'hygiénisme.

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